Un p'tit peu tout ... chose

Ben voilà, maint'mant c'est sur, c'est quasiment fini et ..

A l'heure où les enfants savouraient leur premier jour de vacances, j'l'avoue ici une p'tite boule serrait ma gorge aujourd'hui en faisant mes cartons pour c'qui furent sans doute mes dernières heures au boulot. Oh non pas qu'le "sénior" ("Séniors" j't'en foutrais moi du sénior) que je suis aux yeux de certaine, soit déja en retraite mais tout simplement parc'que ... Pôle emploi, reclassement, ASSEDIC, UNIDIC, CSP etc - P'tain mine de rien j'ai bien progresser sur l'vocabulaire -
Bon bref ... ouais, un peu ... fragile, c'soir. Plein de sentiments qui se télescopent: le soulagement, la deception, les regrets, la culpabilité,  et .... la nostalgie, oui encore elle.
Le soulagement de quitter une boite où le climat devenait de jour en jour de plus en plus pesant avec sans aucune perspective. Bon y aurait beaucoup à dire sur ce sentiment de soulagement mais ... disons que sur ce point j'm'attribue un droit de réserve.
La déception de quitter un boulot qui même s'il était ingrat par certains cotés pouvait aussi parfois etre plein de satisfaction. Même si cette dernière n'arrivait en général que plus tard et souvent des années plus tard.
Les regrets de quitter certains collègues, les regrets de ne pas savoir quitter "comme il se doit" un boulot avec buffet, bouchons qui pêtent, remise de cadeaux et d'souvenirs et rappels de nos p'tits travers vus par quelques collègues gentillement indiscrêts, avec des rires, avec le défilé des "on reste en contact" et les "ce fut un plaisir de travailler avec toi durant toutes ces années". Bref tout ca j'sais pas faire et j'le regrette avec culpabilité.
Regrets et culpabilité aussi de ne pas avoir dit, de ne pas avoir su ou osé dire à certains collègues qu'ils ont été très importants pour moi, combien c'était agréable le matin de croiser leur sourire ... ou leur chignon, combien leur sérieux et leur rigueur (si, si, y avaient des collègues comme ça, mais j'suis un mec bien donc j'vais pas balancer les noms par courtoisie envers les autres) étaient d'un grand réconfort parfois face au Laisser-aller d'autres. Regrets et culpabilité aussi vis a vis de certains apprenants et souvent pour les mêmes raisons ne pas avoir su ou osé dire ... à Sacha combien son appel 15 ans après m'a touché, à Karim, Franck, et quelques autres combien je suis fier de leur parcours et d'y avoir peut-être contribuer un tout p'tit peu, à Amélie combien ses gestes et sa Chaleur m'ont troublés et bien plus encore. A Alexandre combien son "le Rrrouuirr du platane" et ses autres conneries me faisait marrer et qu'c'était une souffrance de ne pas pouffer d'rire au tableau et à tant d'autres ....

Et puis la nostalgie, elle est toujours là celle-là. Nostagique à la pensée d'avoir - mais j'me gourre p'etre totalement - passé la ligne de mi-parcours de ma vie.
Avec au loin l'Ile magique de l'enfance, pleine de rires, d'insouciance, de douceur et de délicates fragances (pots de confitures, bouteille de kéfir, ...)  qui nous imprègnent à vie et font de nous ce que nous sommes. Ile magique de l'enfance que l'on doit quitter un jour pour prendre la mer et c'est parti les venst sont changeants, les alizés bien rares, il faut apprendre à écoper quand le navire prend l'eau, trouver et se fixer un cap dans les flots tumultueux ... et lorsque l'on commence à maitriser un peu la navire le naufrage de la vieillesse survient sans que l'on ne puisse l'éviter.
Nostalgique aussi donc ce soir à cette pensée que le naufrage est maintenant pas si loin que ça et que rien n'y fera ... même les yeux tendres d'une twenty-four.

Bande son accompagnant l'écriture (laborieuse) de ce ptit billet:
L'age d'Or - Barcella.
La crise - DaSilva
Modèle dégriffé - Hubert Félix Thiéfaine
Dernières nouvelles du Bosphore - Tristan Nihouarn.
Le sens du Manège - Cyril Mokaiesh.
Je voudrais tant que tu comprennes - Marie Laforet
My name is Stain - Shaka Ponk
Amoureuse - Véronique Sanson
T'es belle - Barcella
Le tiers chant - Jean Ferrat
Rentre chez toi - Francis Lalanne
Plus tard quand je serai grand - Aldebert-Le Forestier