Ruelle des morts
Un avant goût de "Suppléments de mensonge" et un MAGNIFIQUE texte d'Hubert Félix Thiefaine sur une douce mélodie du groupe La Casa (Mais si vous savez "La lune" : "La lune se marre, la lune ..." Non ? pfouu Vous êtes nuls !).
Oui j'ai dit Magnifique et c'est le cas, un texte plein de nostalgie et de souvenirs de l'enfance mais aussi un texte accessible (c'est pas toujours le cas chez Thiefaine). Accessible tout en plein de subtilités, telle que le "French County" pour Franche-Comté je pense.
"Avec nos bidons en fer blanc
On descendait chercher le lait
A la ferme au soleil couchant
Dans l'odeur des soirs de juillet
On avait l'âge des confitures,
Des billes et des îles au trésor
Et l'on allait cueillir les mûres
En bas, dans la ruelle des morts
On nous disait que Barberousse
Avait ici sa garnison
Et que dans ce coin de cambrousse
Il avait vaincu des dragons
On avait l'âge de nos fêlures
Et l'on était conquistadors
On déterrait casques et fémurs
En bas, dans la ruelle des morts
Dans la ruelle des morts
On arrosait toutes nos victoires
A grands coups de verres de kéfir
Ivres de joie et sans le savoir
On reprenait Mers el-Kebir
Puis c'étaient nos chars en Dinky
Contre les tigres doryphores
Qui libéraient la French County
En bas, dans la ruelle des morts
Que ne demeurent les printemps
A l'heure des sorties de l'école
Quand les filles nous jouent leurs seize ans
Pour une bouffée de Royale Menthol
Je n'sais plus si c'était Françoise, Martine
Claudine ou Marie-Laure
Qui nous f'saient goûter leurs framboises
En bas, dans la ruelle des morts
dans la ruelle des morts
dans la ruelle des morts
Que ne demeurent les automnes
Quand sonne l'heure de nos folies
J'ai comme un bourdon qui résonne
Au clocher de ma nostalgie
Les enfants cueillent des immortelles,
Des chrysanthèmes, des boutons d'or
Les deuils se ramassent à la pelle
En bas, dans la ruelle des morts
Dans la ruelle des morts"
(*) Pas clair ce mot sans doute une subtilité ou une trouvaille d'Hubert. Mais j'dois reconnaître que je trouve pas de sens a ce mot dont d'ailleurs je ne suis absolument pas sur.
Réponse le 28/02/2011.
Ma ruelle des morts à moi s'appelait Rue de Sainte-Marie, le lait dans le bidon de fer blanc c'était chez Métin. Le Kéfir de fruits était notre limonade à nous. Les voitures Majorette avaient remplacées les Dinky. Y avait pas beaucoup de filles d'notre âge dans la rue d'Sainte-Marie mais celles qui y résidaient osaient parfois s'aventurer dans nos cabanes en bois et nous gratifier de leurs trésors qui n'étaient pas que des franboises ... d'ailleurs les framboises c'était dans l'jardin d'mon père.
Putain de nostalgie, Putain de mémoire.